Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/269

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inclination, le confia, suivant ses désirs, aux soins de Fra Filippo del Carmine, célèbre peintre d’alors. Sandro imita si parfaitement son maître, que celui-ci le prit en affection et le poussa de telle sorte, qu’il dépassa de beaucoup les espérances qu’on avait conçues de lui.

Bien jeune encore, il peignit à la Mercatanzia de Florence une figure de la Force, entre les tableaux des Vertus dus au pinceau d’Antonio et de Piero del Pollaiuolo. Il fit ensuite trois tableaux, l’un pour la chapelle des Bardi, à Santo-Spirito, l’autre pour les Converties, et le dernier pour les religieuses de San-Barnaba. À Ognissanti, il exécuta à fresque, pour les Vespucci, un saint Augustin, où il essaya de surpasser tous les maîtres de son temps, et particulièrement Domenico Ghirlandaio, qui avait laissé un saint Jérôme dans la même église. La tête du saint Augustin a le caractère grave et méditatif propre aux hommes dont tous les efforts sont consacrés à des recherches d’un ordre élevé et difficile. Cette figure, qui obtint des éloges mérités, fut changée de place l’an 1564, comme nous l’avons dit dans la vie du Ghirlandaio.

Sandro, dont la réputation et le crédit croissaient rapidement, fut bientôt chargé, par la confrérie de la Porta-Santa-Maria, de peindre à San-Marco un Couronnement de la Vierge et un chœur d’anges. Il conduisit à bonne fin cet ouvrage, qui se distingue par la correction du dessin (1). Dans le palais Médicis, il exécuta pour le vieux Laurent différents travaux, et, entre autres, une Pallas grande