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ANTONELLO DE MESSINE.

avait exécuté, dès l’an 1407, des peintures à l’huile à San-Procolo de Bologne, et dans quelques maisons de la même ville[1] ? Marco de Sienne, le Dominici, le Criscuolo, Massimo Stanzioni et Paolo de’ Mattei, contemporains de Vasari, ont unanimement reconnu que plusieurs tableaux de Colantonio del Fiore, peints vers l’an 1375, étaient à l’huile. Un véritable concile d’experts n’a-t-il pas exprimé un semblable avis sur la Vierge de la galerie impériale de Vienne[2], ouvrage de Tommaso de Modène, artiste du quatorzième siècle, ainsi que sur l’Ancone de Serafino de’ Serafini, à la date de 1385 ? Ne tiendra-t-on aucun compte des savants travaux du baron Giuseppe Vernazza, qui nous certifie que Giorgio de Florence, élève de Giotto, peignit à l’huile, en 1314, au château de Chambéry ; en 1318, au Borghetto, et en 1325, à Pinerolo, dans la chapelle du prince Amédée, son protecteur[3] ? Enfin, Vasari ne fournit-il pas des armes contre lui-même et ses propres défenseurs, lorsqu’il nous dit, dans la vie d’Agnolo Gaddi ; « Cennino composa un livre sur la peinture… où il s’occupe du broiement des couleurs humectées avec l’huile[4] ? » Dans le chapitre LXXXIX du même traité, on lit ces mots : « Je

  1. Malvasia, Felsina pitrice ; Bol. 1678.
  2. Au bas de ce tableau on lit :

     
        Quis opus hoc finxit ? Thomas de Mutina pinxit.
        Quale vides, lector, Barisini filius auctor.


  3. Vernazza, Notizie spettanti alla arti del disegno ; Turin, 4792. — Voyez aussi une lettre sur ce sujet insérée dans le journal (le Pise, 1795.
  4. Voyez le premier volume de notre traduction, p. 416.