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selon Pline  (1), ou Tarquin le Superbe, selon Plutarque, fut-il obligé d’appeler des artistes étrusques de Veïes, lorsqu’il voulut surmonter le faîte du temple de Jupiter Capitolin d’un char à quatre chevaux  (2).

La pauvreté, suite des guerres continuelles qui marquèrent l’établissement de la république, s’opposa à ce que les arts reçussent à Rome de Puissants encouragements. Le plus grand honneur que l’on rendait alors à un citoyen consistait à lui ériger une colonne  (3), et, lorsque l’on commença à recompenser le mérite par des statues, la hauteur en fut fixée à trois pieds  (4). Telle est, écrit Winckelmann, la dimensiomi qu’il faut supposer à la siatue équestre de Clélie qui existait encore du temps de Sénèque  (5). Des Étrusques en furent probablement les auteurs, ainsi que de celle que l’on éleva, l’an 417 de Rome, aux consuls L. Furius Camillus et C. Manius, vainqueurs des Latins ; car, environ un demi-siècle après, suivant le témoignage de Pline, Spurius Carvilius employa un sculpteur d’Étrurie pour jeter en bronze l’Apollon colossal qui devint le principal ornement d-e la bibliothèque du temple d’Auguste  (6). Plus tard, lorsque Claudius Marcellus eut enrichi le Capitole des dépouilles de Syracuse, parmi lesquelles se trouvaient les fameuses hippomachies de

 (1)Plin., lib. XXXV, c. XIV.

 (2)Plutarque, Vie de Publicola, p. 188.

 (3)Plin., lib. XXXIV, c. II.

 (4)Id., ibid.

 (5)Senec., Consolat. ad Marciam.

 (6) Plin., lib. XXXIV, c. XVIII.