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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/34

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ANTONELLO DE MESSINE.

une des parois de la chapelle de San-Gilio. Il y représenta, entre autres choses, un saint Egidius qui fut beaucoup admiré (2). Pour Messer Gherardo et Messer Bongianni Gianfigliazzi, honorables et riches gentilshommes de Florence, il peignit en détrempe le grand tableau de la chapelle de la Santa-Trinità (3). Il enrichit en outre cette chapelle de sujets tirés de l’Ancien-Testament qu’il ébaucha à fresque et qu’il termina en les retouchant à sec (4). Il mêla ses couleurs avec des jaunes d’œufs et un vernis liquide cuit au feu, pensant que ce genre de détrempe les mettrait en état de résister à l’eau. Il croyait avoir trouvé un rare et précieux secret, mais sa peinture s’écailla dans une foule d’endroits où il avait employé trop abondamment son malheureux mélange. Alesso laissa un grand nombre de portraits d’après nature. Dans le tableau de la reine de Saba, dont il orna la même chapelle de la Santa-Trinità, il introduisit ceux du magnifique Laurent de Médicis, et de Lorenzo dalla Volpaia, habile horloger et astrologue, qui exécuta, pour Laurent de Médicis, la belle horloge que le duc Cosme conserve aujourd’hui dans son palais. Cette horloge fut la première qui indiqua la marche des planètes. Dans un autre tableau, en face de celui de la reine de Saba, Alesso peignit Luigi Guicciardini l’ancien, Luca Pitti, Diotisalvi Neroni, Julien de Médicis, père du pape Clément VII, et, auprès du pilastre de pierre, Ghedorar Gianfigliazzi l’ancien, le chevalier Bongianni, revêtu d’un habit bleu, et paré d’un collier, et Jacopo et Giovanni de la même famille. À côté, on