Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/362

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jamais le divin pinceau de Raphaël. Le Francia le fit porter avec soin dans la chapelle de San-Giovanni-in-Monte ; mais il n’eut pas la force de vaincre la douleur qu’il ressentit en se trouvant si loin du but qu’il croyait avoir atteint. Peu de jours après, il ne put quitter son lit, et on prétend que bientôt il mourut de chagrin. En contemplant la vivante peinture de Raphaël, il éprouva le même sort que le Fivizzano, en regardant le portrait de sa belle morte, qui inspira les vers suivants :

Me veram pictor divinus mente recepit.
  Admota est open deindè perita manus.
Dumque opere in facto defigit lumina pictor
  Intentus nimium, palluit et moritur.
Viva igitur sum mors, non mortua mortis imago,
  Si fungor, quo mors fungitur, officio.

Toutefois, plusieurs personnes disent que sa mort fut si subite, qu’on doit l’attribuer au poison ou à la goutte, plus qu’à toute autre chose. Le Francia était doué d’une bonne constitution, et menait une vie sage et régulière. Il fut honorablement enseveli par ses fils Bologne, l’an 1518 (6).



Jusqu’à présent Francesco Francia est le seul Bolonais dont Vasari ait jugé à propos de raconter la vie et d’énumérer les travaux. Les notices qu’il a