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jours sans aucune retouche. Nous en dirons autant des peintures de Guido, lequel vivait à peu près à la même époque. Ventura et Ursone sont évidemment élèves ou imitateurs des Grecs, auteurs des mosaïques de Saint-Marc de Venise. Guido suivit leurs traces, mais néanmoins s’éloigna un peu de leur manière par une distribution plus harmonieuse des couleurs et par une entente moins barbare de la composition.

En entrant dans le quatorzième siècle, on rencontre un peintre, ou plutôt un miniaturiste que trois vers de Dante Alighieri ont rendu célèbre[1]. Nous voulons parler de Franco, le premier Bolonais dont les leçons aient attiré la multitude. Ses productions portent le caractère mystique qui distingue les œuvres de la plupart des fondateurs des écoles d’Italie. Ses disciples, Vitale et Lorenzo, s’engagèrent également dans cette voie et répétèrent avec une triste monotonie les mêmes motifs renfermés dans un cercle étroit de représentations dogmatiques. Ils s’associèrent souvent pour peindre alternativement les parties successives d’un même sujet, excepté lorsqu’il s’agissait de figurer le Christ en croix, car alors Vitale refusait cette tâche, disant que c’était bien assez que les Juifs eussent crucifié le Sauveur une fois, et que ce supplice fût chaque jour renouvelé par les mauvais chrétiens. Vitale et

  1. · · · · · Più ridon le carte
    Che pennellegia Franco Bolognese :
    L’onor è tutto or suo.
    · · ·

    Dante, Purgatorio, cant. II