Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/408

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(19) Voyez la vie de Niccolò, page 14 du volume précédent, et le commentaire de Francesco Francia, page 333 de ce volume.

(20) Jacobello de Flore signait souvent ses ouvrages Jacometto de flor. Mais il faut, dit Lanzi, se garder de le confondre avec Jacometto de Venise, peintre et miniaturiste du même siècle, qui est également célèbre, et que Morelli, dans sa Notizia, cite plusieurs fois pour ses petits tableaux de cabinet, ses portraits et ses miniatures ; Jacobello de Flore peignit pendant les premières décades du quinzième siècle. Son dernier tableau porte la date de 1436. Le couronnement de la Vierge, dont il orna la cathédrale de Ceneda, est de l’an 1432, si l’on ajoute foi à la biographie des évêques de Ceneda, où l’on trouve que cet ouvrage est fait ab eximio illius temporis pictore Jacobello de Flore, par l’ordre et la munificence de l'éveque Ant. Correr.

Francesco, père de Jacobello, fut un homme de talent ; Lanzi le place parmi les coryphées de la peinture. On voit le tombeau de ce Francesco à l’église de S.-Giovanni-e-Paolo, avec sa statue et une épitaphe en vers latins.

(21) « Cet artiste a été mal nommé par Vasari dans la vie de Scarpaccia et dans celle des Bellini, puis par Orlanti et par Guarienti dans trois articles de l’Abecedario. L’un de ces articles, fait d’après Vasari, par Orlandi, désigne ce peintre sous le nom de Girolamo Mazzoni ou Morzoni ; dans deux autres il est nommé Giacomo Marzone et Girolamo Marzone par le Guarienti, écrivain plus habile à enraciner les préjugés, à l’égard des peintres anciens, qu’à les corriger. Le véritable nom de celui dont nous parlons se trouve écrit dans un tableau d’autel qui est encore à Venise, ou plutôt dans l’île Sainte-Hélène, où, avec l’Assomption de la Vierge, il représente la sainte titulaire accompagnée de saint Jean-Baptiste, de saint Benoît et d’une sainte martyre, avec cette inscription : Giacomo Morazone à laura questo lauorier, an. D. ni. MCCCCXXXXI. Le sincère et judicieux Zanetti, persuadé par ce dialecte lombard et par la circonstance que ce Giacomo avait fait une grande quantité de travaux dans diverses villes de Lombardie, comme Vasari le raconte, ne l’a point cru Vénitien, et d’autant moins encore que Morazone, dont il portait le nom, est un lieu de la Lombardie. Il est vrai qu’en ne l’admettant point parmi ses compatriotes, Zanetti ne fait que très-peu de tort à ceux-ci, car ce Giacomo qui, étant à Venise, fut le compétiteur de Jacobello de Flore, n’y fit point preuve d’un grand mérite ; du moins dans ce tableau où il n’y a pas un pied qui pose