Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/429

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des principes rénovateurs destinés à s’étendre rapidement de tous côtés, en dépit des entraves qu’essayaient vainement de leur opposer les Ugolino, les Buffalmacco et quelques autres esprits retardataires. Stefano, Taddeo Gaddi et Giottino assurèrent le triomphe de la réforme commencée par Cimabue et Giotto. Ces hommes, trop dédaignés aujourd’hui, contribuèrent efficacement à la régénération de la peinture en lui apportant de nouvelles armes, de nouvelles richesses. Ainsi Stefano lui donna les premières notions des raccourcis et de la perspective, Taddeo Gaddi l’harmonie de la couleur, et Giottino l’intelligence de la nature.

Puis à l’Orcagna, qui sut mettre l’art en harmonie avec son siècle, succéda Paolo Uccello, ce savant intrépide qui se dévoua à la recherche des vérités pressenties par Stefano. Dans le même temps, Masolino da Panicale vulgarisait l’emploi du clair-obscur, et Pietro della Francesca complétait, de la manière la plus heureuse, l’œuvre de Paolo Uccello. Maintenant, ne suffit-il pas de nommer les Masaccio, les Bellini, les Ghirlandaio, les Pollaiuolo, les Mantegna, les Pinturicchio, les Francia de Bologne, les Pérugin et les Signorelli, pour indiquer l’immense développement que la peinture prit sous la direction de ces puissants génies ? À chacun de ces noms un progrès bien connu n’est-il pas attaché ? L’architecture et la sculpture n’eurent pas moins à se louer des Arnolfo di Lapo, des Niccola de Pise, des Agostino, des Agnolo et des Andrea, que la peinture de ses hardis promoteurs. Quant aux Luca della Robbia, aux