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RAFFAELLINO DEL GARBO,

PEINTRE FLORENTIN.

Raffaello del Garbo conserva toute sa vie le surnorn de Raffaellino, qu’il avait reçu dans son enfance. Bien jeune encore, il fit concevoir de si grandes espérances, qu’on le plaça dès lors parmi les peintres les plus distingués. Cela est rare, assurément ; mais il est plus rare encore qu’après de si heureux commencements, un artiste redescende au rang le plus infime. Tel fut pourtant le sort de Raffaellino.

Dans l’ordre habituel, chaque chose arrive par degrés à sa perfection ; mais des causes qui nous restent inconnues produisent souvent des effets si contraires à ce que l’on attendait, que l’esprit humain en reste tout étonné. Raffaellino nous offre un exemple de ces bizarreries. Prodigieux à son début, il passa ensuite par la médiocrité, pour tomber dans une nullité presque complète.

Dans sa jeunesse, il travailla autant que les peintres qui s’exercent le plus pour devenir parfaits. On voit encore un grand nombre de ses dessins semés partout à vil prix par l’un de ses fils. Toutes ces