Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/701

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dinal. La Vierge a ce caractère plein d’humilité et de modestie qui convient à la mère du Christ. L’enfant-Dieu joue avec le manteau de sa mère. On remarque dans le saint Jean les traces de la pénitence et du jeûne ; on lit sur ses traits cette franchise et cette brusquerie familière à ceux qui fuient et méprisent le monde, et qui n’y paraissent que pour combattre le mensonge et proclamer la vérité. Les regards du saint Jérôme annoncent sa vaste intelligence et sa sagesse profonde ; les yeux fixés sur la Vierge, il lui présente le camérier qui semble respirer. À genoux et les bras étendus, saint François consumé d’amour se sent ranimé et consolé par les doux regards et la beauté de la reine du ciel et de son fils Au milieu du tableau, un enfant debout, aux formes les plus gracieuses, tient un cartel dans ses mains, et lève la tête vers la Vierge. Enfin le paysage réunit tous les genres de perfection (19). Raphaël, continuant ensuite les salles du Vatican, représenta l’image du miracle du corporal d’Orvieto ou de Bolsena. On reconnaît sur le visage enflammé du prêtre qui dit la messe la honte qu’il ressent de son incrédulité en voyant l’hostie ensanglanter le corporal. Hors de lui-même, les yeux hagards, il paraît rempli de confusion : le mouvement de ses mains rend admirablement le tremblement et l’effroi si naturels en pareille occasion. À l’entour se tiennent divers personnages : les uns servent la messe ; d’autres, à genoux sur des degrés, troublés par cet événement, expriment par leurs gestes et leurs attitudes le désir de s’avouer coupables. Dans le bas du