donc à comparer la musculature des écorchés et des sujets vivants, et à étudier tous les divers effets de son mécanisme sur les parties ou l’ensemble du corps humain. En outre, il examina avec attention les articulations des os, les attaches des tendons, et les réseaux formés par les veines. Il réunit ainsi toutes les connaissances qui constituent un grand peintre. Mais il reconnut qu’à l’égard de la science anatomique il ne pouvait arriver à la perfection de Michel-Ange. En homme judicieux, il considéra que la peinture ne consiste pas seulement à la représentation du nu, qu’elle offre un plus vaste champ, et que parmi les plus grands peintres on peut compter ceux qui savent rendre avec intelligence et facilité les scènes historiques, et ceux qui se distinguent par la conception d’idées ingénieuses auxquelles président le goût et cette juste mesure qui, dans chaque sujet, empêche de tomber dans la confusion du trop ou la pauvreté du trop peu. Alors il s’appliqua à réunir dans ses compositions la variété des fonds et des perspectives, des fabriques, des paysages, et des effets de lumière, la propriété des costumes et la beauté des têtes chez les enfants, les femmes, les jeunes gens, les vieillards, auxquels il savait imprimer le mouvement et la vivacité nécessaires. Il sentit encore combien est important l’art de peindre avec vérité la fuite des chevaux dans les batailles et la férocité des soldats, d’imiter toutes sortes d’animaux, et surtout de rendre les portraits si ressemblans qu’on puisse les croire vivants. Il étudia avec soin les vêtements, les chaussures, les casques,
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