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GUGLIELMO DA MARCILLA,

PEINTRE VERRIER.

Dans le temps où le ciel prodiguait aux arts ses plus grandes faveurs, florissait Guglielmo da Marcilla. Il était Français de naissance ; mais son séjour constant à Arezzo, et l’affection qu’il porta à cette ville, nous donnent le droit de dire qu’elle fut la patrie de son choix, et qu’ainsi on peut à juste titre le considérer comme Arétin.

Il importe peu qu’un homme soit d’une région étrangère et lointaine, et même d’une nation barbare ou inconnue, si son esprit est éclairé, s’il exerce un art ingénieux, si bientôt enfin ses qualités et l’éclat de ses œuvres lui procurent l’estime et la renommée dues au vrai mérite. On voit des personnes, forcées de s’expatrier, se trouver si parfaitement accueillies chez des peuples amis des arts et des étrangers, qu’elles s’y naturalisent et oublient leur pays natal. Ainsi Guglielmo choisit Arezzo comme un asile où il pouvait vivre et mourir en paix.

Il avait cultivé le dessin en France dans sa jeunesse, et s’était occupé en même temps de l’art de