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DOMENICO PULIGO,

PEINTRE FLORENTIN.

Il est vraiment surprenant de voir des peintres suppléer par un instinct naturel, par une heureuse entente des couleurs et l’habitude d’une bonne manière, au manque de principes et d’étude du dessin. Ces artistes donnent parfois à leurs œuvres tant de grâce et de charmes, que, malgré leur peu de savoir, ils se font estimer et admirer, car souvent ils amènent leurs peintures à une perfection rare, quoique évidemment ils négligent ou abandonnent les principes de l’art. En un mot, leur exécution brille par une telle facilité, qu’au premier aspect on croit trouver dans leurs tableaux les beautés merveilleuses que l’on ne rencontre d’ordinaire que chez des maîtres qui leur sont bien supérieurs. La vérité de cette assertion nous est démontrée par les ouvrages de Domenico Puligo, peintre florentin, dans lesquels les connaisseurs découvrent aisément tout ce que nous venons de signaler. Pendant que Ridolfo, fils de Dornenico Ghirlandaio, travaillait à Florence, il eut toujours, suivant l’habitude de son père, beaucoup d’élèves dans