Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/183

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faiteur, et alla se ranger parmi ses ennemis. Paul III étant mort en 1549, le cardinal Farnèse, son parent, avait chargé Fra Guglielmo du soin de lui élever un magnifique tombeau. Cet artiste voulait le placer à Saint-Pierre, sous le premier arc de la nouvelle église, au-dessous de la coupole. Comme cette disposition nuisait à l’harmonie de l’ensemble, Michel-Ange s’y opposa sagement, mais Fra Guglielmo crut qu’il agissait ainsi par envie, et de là naquit sa haine. Plus tard, il reconnut la vérité des observations de Buonarroti, et je puis le certifier, car l’an 1550 où je fus mandé à Rome par Jules III, et consulté sur la question de savoir si ce tombeau devait être mis, comme le désirait Michel-Ange, dans une des niches où l’on voit aujourd’hui la colonne degli Spiritati. Je conseillai même au pape de faire exécuter son propre tombeau dans une autre niche semblable, en suivant l’ordonnance de celui de Paul III ; mais Guglielmo dalla Porta ne se prêta pas à cet arrangement, et fut cause que le mausolée qui lui avait été confié ne fut jamais achevé (109).

La même année, le pape Jules III ordonna de construire, dans l’église de San-Pietro-a-Montorio, une chapelle en marbre avec les tombeaux d’Antonio, cardinal de’Monti, son oncle, et de Messer Fabiano, son aïeul. Je fis les dessins et les modèles de ces ouvrages, et Sa Sainteté voulut que Buonarroti s’entendît avec moi pour en fixer le prix. Je proposai de confier les ornements à Simon Mosca, et les figures à Raffael Montelupo ; mais Michel-Ange trouva que les ornements seraient superflus,