Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/192

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veau Buonarroti. Je vous rends grâce de ces détails autant qu’il est en mon pouvoir ; mais une telle pompe me déplaît, parce que l’homme ne doit pas rire lorsque tout le monde pleure. Il me semble que Lionardo ne devrait pas faire tant de réjouissances pour un enfant qui vient de naître : on doit conserver cette allégresse pour la mort de celui qui a bien vécu (116). Ne soyez point étonné si je ne vous réponds pas très promptement ; j’agis ainsi pour ne pas ressembler à un boutiquier. Maintenant, je vous dirai que si je méritais une seule de toutes les louanges dont vous m’accablez dans votre dernière lettre, il me paraîtrait qu’en m’étant donné à vous de corps et d’âme, je vous aurais fait présent de quelque chose, et me serais acquitté de la plus petite partie de la dette que j’ai contractée envers vous. Je reconnais, à tout instant, que je vous dois plus que je ne puis payer ; je suis trop vieux pour espérer jamais de pouvoir égaliser notre compte dans cette vie ; ayez donc un peu de patience. Je suis tout à vous. Les choses ici restent dans le même état. »

Du temps de Paul III, le duc Cosme avait envoyé à Rome le Tribolo, afin de déterminer Michel-Ange à revenir à Florence, pour achever la sacristie de San-Lorenzo ; mais il refusa, alléguant que son grand âge ne lui permettait plus de se livrer à de semblables travaux et l’obligeait de rester à Rome. Le Tribolo, voyant ses instances inutiles, finit par lui demander des renseignements sur l’escalier de la