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et de toutes sortes d’instruments de distillation ; ces artistes donnent un clystère à Mercure pour lui relâcher le ventre ; rien n’est plus bizarre que cette composition.

Baldassare eut pour amis Domenico Beccafumi, habile peintre de Sienne, et le Capanna, qui, entre autres travaux qu’il exécuta à Sienne, fit deux façades, celle de’ Turchi et celle que l’on voit sur la place.

Bien que Baldassare Peruzzi soit célèbre, il n’est cependant pas une des gloires les plus populaires de l’art italien. Mais si jamais grand homme fut mal payé de ses services et de ses peines, c’est celui-là. Trop de troubles et d’infortunes l’empêchèrent d’occuper le rang où l’appelait son génie. Et quoiqu’il ait beaucoup produit, et qu’il n’ait jamais produit que de belles choses, on peut dire sans crainte, en pensant aux traverses de sa vie, qu’il ne put pas développer complètement son admirable talent. Ce qu’il put montrer, sans que les occasions lui manquassent, ce fut son noble caractère, sa probité dans les situations délicates, sa constance dans le travail et sa résignation dans le malheur. Aussi le Vasari a raison, en ouvrant l’énumération de ses œuvres, de rappeler les souvenirs de vertu et de sagesse laissés comme un grand exemple par Baldassare à ses con-