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Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/257

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la forme d’un petit génie. On y lisait ce vers lyrique :

Vivens orbe, pefco laudibus æthera.

Aux deux côtés du tableau, sur deux piédestaux, s’élevaient deux groupes qui soutenaient un rideau ouvert. À droite, on voyait Vulcain tenant une torche à la main, et foulant aux pieds la Haine, qui faisait de vains efforts pour se relever. L’attribut de la Haine était un vautour, et le vers suivant s’adressait à elle :

Surgere quid properas, odium crudele ? Jaceto.

L’autre groupe représentait Aglaïa, l’une des trois Grâces, pour signifier la Proportion. Elle tenait en main un lys, fleur consacrée aux Grâces, et qui, dit-on, convient aussi aux funérailles. Sous ses pieds se débattait un singe, emblème de la Disproportion. Au-dessus du singe on lisait cette devise :

Vivus et exstinctus docuit sic sternere turpe.

et au-dessous des fleuves ces deux vers :

Venimus, Arne, tuo confixa ex vulnere mœsta
Flumina, ut ereptum mundo ploremus honorem.

Ce tableau fut jugé des plus beaux, et le peintre reçut d’autant plus d’éloges, qu’il n’avait été chargé de rien, et que ce qu’il fit pour la mémoire de Michel-Ange fut un hommage volontaire de son admiration,