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du monde, ou pour parler plus discrètement, il n’est pas nécessaire que tous entreprennent d’aussi longs voyages. L’art est trop vieux pour qu’il soit indispensable de battre les terres perdues qu’occupa son enfance.

Nous croyons essentiel qu’on nous renseigne sur la façon dont l’instinct pittoresque s’arrangeait du temps de Bizzamano, de Giorgius Stephanus, de Michael Blanchernita, de Michael Micros et de Pantaleo. Toutes études profitent, nous le voulons bien ; nous le confessons volontiers assurément, si, à notre tour, on veut nous permettre de croire qu’il n’est pas sans importance de savoir comment le génie humain se comporta dans les arts, quand des hommes du nom de Vinci, de Corrége, de Fra Bartolommeo, de Giorgione, de Raphaël, de Titien, de Paul Véronèse, d’Andrea del Sarte, de Michel-Ange, de Jules Romain, de Tintoret, descendirent dans la tombe.

C’est à ce travail que nous entendons nous livrer dans ces volumes. Nous y chercherons à nous rendre compte de cette position qui nous semble suffisamment curieuse. Nous le ferons, en présence de nos préoccupations actuelles et des impressions du moment dans lequel nous vivons, étudions et produisons.

Ici même, nous aurions cherché à pénétrer dans les ateliers des peintres du seizième siècle, pour rapprocher l’éducation qu’on y recevait de celle qu’on reçoit aujourd’hui dans les nôtres. Mais nous remettons cela à quelque note prochaine, croyant bon.