Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/50

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lieu près de Ponte-Molle, où Maxence fut mis en déroute par Constantin. On ne saurait trop admirer la conduite habile de ce grand nombre de figures et de groupes de fantassins et de cavaliers, représentés dans les poses les plus variées : au milieu du Tibre, Maxence est près de s’engloutir avec son cheval. Cette peinture serait parfaite, si Jules Romain n’y eût pas employé trop de noir, selon sa coutume ; néanmoins cette composition servira toujours de modèle à ceux qui voudront traiter de semblables sujets. Ajoutons que Jules Romain sut mettre à profit les bas-reliefs des colonnes Trajane et Antonine, pour les armures et les ajustements de ses soldats, les enseignes, les bastions, les béliers, et autres machines et instruments de guerre (6).

Le troisième sujet que Jules plaça dans cette salle fut le Baptême de Constantin. Saint Sylvestre, sous les traits de Clément VII, baptise Constantin, dans les mêmes fonts qui se trouvent aujourd’hui à Saint-Jean-de-Latran. Parmi les personnages qui entourent le pape, et dont plusieurs sont peints d’après nature, on remarque le favori de Sa Sainteté, Messer Niccolo Vespucci, chevalier de Rhodes, surnommé le Cavalierino (7). Au-dessous de cette composition, Jules peignit en clair-obscur Constantin construisant Saint-Pierre : il voulait ainsi faire allusion au pape Clément, car il y représenta Bramante et Giulian Lemi, tenant le plan de cette église.

Enfin, Jules Romain figura la Donation que Constantin fit de Rome au pape. Ce sujet, placé au-dessus de la cheminée, montre en perspective