Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/525

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tous les mérites, embrassant dans une large vénération tous les résultats de l’art italien au temps de sa jeunesse et de sa réelle fécondité, exercés peut-être aussi par l’étude à reconnaître la loi des différentes tendances de ses doctrines, et accoutumés à démêler les efforts de ses nombreuses familles, il nous sera, nous l’espérons, facile de nous préserver de ces aberrations et de ces injustices. N’avons-nous pas déjà, en nous appuyant sur l’examen, et sur l’examen seul, rattaché convenablement Raphaël à sa légitime filiation ? N’avons-nous pas déjà, avec une égale équité, dégagé suffisamment le malheureux, le modeste, le grand Baldassarre Peruzzi d’un atelier dans lequel l’histoire, chez nous, persistait à nous le montrer comme un subalterne ? N’avons-nous pas, en dehors du patronage de Raphaël, indiqué et fait ressortir la valeur et les ressources personnelles de l’industrieux Jules Romain, de cet artiste qu’on nous peignait ordinairement comme un aide intelligent, mais soumis, mais borné dans cette sphère, tandis qu’au contraire son génie original fut à grand-peine contenu par l’homme fort et compatible qui développa les germes de sentaient, et prépara sa carrière en l’utilisant comme son apprenti et en l’enrichissant comme son fils ? Jules Romain était né pour une haute et indépendante fortune. Raphaël comprit également tout cela, et sa raison supérieure autant que sa bonté ne reculèrent pas à le prévoir et à y pourvoir. Riche de tous les trésors de Raphaël, mais capable d’y puiser et de s’en servir, nous avons vu Jules prince de l’école de Mantoue, comme disent les Italiens.