Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/536

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Quelques membres de la confrérie, voyant qu’Andrea arrivait à se placer au nombre des meilleurs maîtres, résolurent de lui faire représenter à fresque, et en clair-obscur, autour de leur galerie, douze sujets tirés de la vie de saint Jean-Baptiste. Ces braves gens étaient plus riches en bonne volonté qu’en écus : néanmoins, Andrea se mit à l’œuvre, et commença par le Baptême du Christ. Ce tableau est peint avec tant de soin, et dans une si bonne manière, qu’il accrut infiniment son crédit et sa réputation, et lui valut de nombreuses commandes de personnes qui comprirent tout ce que promettait un si brillant début. Dans cette première manière, Andrea fit, entre autres choses, un tableau que Filippo Spini conserve aujourd’hui avec grande vénération, en mémoire de l’auteur. Peu de temps après, Andrea peignit, pour une chapelle de San-Gallo, église des Augustins déchaussés, le Christ apparaissant à Marie-Madeleine. Ce tableau, dont le coloris est d’une morbidesse et d’une suavité admirables, en fit bientôt commander deux autres à Andrea pour la même église, comme nous le dirons plus bas. Ces trois ouvrages sont aujourd’hui à San-Jacopo-tra’-Fossi. Après avoir achevé ces travaux, Andrea et le Franciabigio abandonnèrent la place del Grano, et allèrent habiter un nouvel atelier à la Sapienza, près du couvent de la Nunziata. Andrea y rencontra Jacopo Sansovino, qui étudiait alors la sculpture dans le même endroit, sous la direction d’Andrea Contucci. Les deux jeunes gens contractèrent une