Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/559

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ait tenté plusieurs fois, pendant le siége de Fiorence, de l’enlever pour l’envoyer à Bologne enrichir sa chapelle de San-Michele-in-Bosco.

De retour à Florence, Andrea peignit pour son intime ami le verrier Beccuccio da Gambassi la Vierge avec l’Enfant Jésus dans les airs, et au-dessous saint Jean-Baptiste, sainte Marie-Madeleine, saint Sébastien et saint Roch (16). Sur le gradin il plaça le portrait de Beccuccio et celui de sa femme. Ce tableau est aujourd’hui à Gambassi, château situé entre Volterra et Florence. Pour une chapelle de Zanobi Strozzi, Andrea fit un saint Joseph avec la Vierge qui allaite son fils. Ces figures ont tant de relief qu’elles semblent sortir du cadre. Cette peinture est maintenant chez Messer Antonio Bracci, fils de Zanobi. À la même époque, Andrea représenta encore pour la confrérie dello Scalzo deux nouveaux sujets : l’Apparition de l’Ange à Zacharie dans le temple, et la Visitation de la Vierge. Lorsque Frédéric II, duc de Mantoue, traversa Florence pour aller visiter Clément VII, il vit, au-dessus d’une porte du palais Médicis, le célèbre portrait de Léon X peint par Raphaël. En amateur éclairé, il apprécia sa valeur et désira vivement l’avoir en sa possession. Aussi, quand il fut arrivé à Rome, il saisit un moment favorable pour le demander au pape qui le lui accorda gracieusement. On écrivit alors à Octavien de Médicis qu’il eût à l’encaisser et à l’expédier à Mantoue. Octavien, étonné que le pape eût renoncé si facilement à ce chef-d’œuvre dont il n’aurait pas voulu priver