Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/561

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

brosse ? — Vous croyez les reconnaître, reprit Giorgio, mais vous vous trompez, et pour vous le prouver, voici la marque qui a été mise à Florence pour distinguer la copie de l’original. » Là dessus le tableau fut retourné, et Jules Romain, s’étant assuré du fait, dit : « J’estime ce morceau autant et même infiniment plus que s’il était de la main de Raphaël ; car il est vraiment extraordinaire qu’un artiste éminent puisse imiter à ce point la manière d’un autre. »

Ainsi, grâce à Messer Octavien, le duc de Mantoue fut satisfait et Florence conserva le chef-d’œuvre de Raphaël. Plus tard, le duc Alexandre le donna à Messer Octavien, qui, après l’avoir gardé pendant plusieurs années, le céda au duc Cosme dans la galerie duquel il est maintenant en compagnie d’une foule d’autres précieuses peintures.

Dans le même temps, Andrea exécuta encore, d’après Raphaël, une copie du portrait du cardinal Jules de Médicis, pour Messer Octavien qui en fit présent à l’évêque de Marzi.

Sur ces entrefaites, Messer Baldo Magini de Prato voulut orner d’un beau tableau la Madonna-della-Carcere, où il avait déjà fait sculpter à l’avance un somptueux encadrement en marbre. Parmi les peintres dont on lui avait parlé, Messer Baldo, assez pauvre connaisseur du reste, avait presque choisi Andrea, quand un certain Niccolò Soggi lui fut recommandé comme le premier maître de l’époque, et si chaudement qu’il lui confia le travail (17). Toutefois, on appela pour l’aider Andrea qui, dans