Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/567

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où elle se trouve aujourd’hui. Cette dernière composition renferme la Vierge environnée d’une foule de petits anges, et accompagnée de saint Jean Gualbert, de saint Bernard, cardinal, de sainte Catherine et de saint Fidèle. Andrea laissa encore plusieurs tableaux, parmi lesquels nous citerons celui de Filippo Salviati, qui est d’une grande beauté et entièrement terminé. Vers cette époque, Gio. Battista della Palla venait, sans aucun respect, de dépouiller Florence d’une multitude de peintures et de sculptures précieuses, achetant les unes, faisant copier les autres, afin de composer pour le roi de France la plus riche galerie du monde. Il désirait vivement qu’Andrea rentrât en grâce auprès de François I « , et, pour arriver à ce but, il lui proposa de peindre deux tableaux. Dans le premier, Andrea représenta le Sacrifice d’Abraham avec tant de soin, que l’on jugea qu’il n’avait rien produit de mieux jusqu’alors. Lé visage d’Abraham, tourné vers l’ange libérateur, exprime divinement cette fermeté et cette foi ardente qui le poussaient à immoler sans hésiter son propre fils. Je ne dirai rien de l’attitude et des vêtements du vieillard : ils sont au-dessus de tout éloge. Quant à Isaac, ce tendre et bel enfant semble presque mort de frayeur à l’idée du supplice qui l’attend ; son cou a été brûlé par le soleil durant le voyage, tandis que le reste de son corps, protégé par ses habits qui gisent à terre, est d’une extrême blancheur. Le bélier qui va être offert en holocauste à sa place paraît vivant. Il y a encore un âne qui paît sous la