Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/649

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ce que ce saint homme se serait bien gardé de faire s’il eût eu le moindre goût pour les arts.

Giovanni peignit ensuite les cartons de ces magnifiques tapisseries tissues d’or et de soie, que l’on conserve encore aujourd’hui au Vatican, et où folâtrent des enfants et des animaux au milieu de festons ornés des armoiries du pape Léon X. On lui doit également les cartons de ces tapisseries pleines de grotesques, qui sont dans les premières salles du consistoire.

Bientôt après, Giovanni enrichit de stucs la plus grande partie de la façade du palais que Messer Gio. Battista dell’Aquila venait d’édifier au Borgo-Nuovo, près de la place de San-Pietro. Puis, il exécuta tous les stucs de la loge de la Vigna que le cardinal Jules de Médicis avait construite au bas du Monte-Mario. Les animaux, les grotesques, les festons, les ornements que notre artiste y laissa sont d’une telle perfection, qu’il semble avoir voulu se vaincre et se surpasser : aussi obtint-il facilement de la générosité du cardinal qui aimait beaucoup son talent, plusieurs bénéfices pour ses parents, et pour lui-même un canonicat de Civitale en Frioul qu’il céda plus tard à l’un de ses frères (3).

Giovanni éleva encore, dans la Vigna du cardinal de Médicis, une fontaine qu’il imita entièrement du temple de Neptune récemment découvert parmi les ruines du grand palais, et orné de produits marins et de stucs admirables. Les animaux, les coquillages et tous les autres accessoires que Giovanni introduisit dans son ouvrage, sont infiniment plus beaux