Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/679

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et d’Italie, excitèrent l’admiration du roi, qui l’accabla de présents, lui assigna une pension annuelle de quatre cents écus, et lui fournit les moyens de se construire une belle maison. Cette magnifique position consola facilement Girolamo de l’échec qu’il avait éprouvé à Bologne. Il vivait donc dans la joie, remerciant Dieu, qui l’avait conduit dans un pays où les hommes lui étaient si propices. Mais cette félicité extraordinaire devait avoir peu de durée. La guerre ayant éclaté entre les Français et les Anglais, Girolamo fut chargé d’inspecter les bastions, les fortifications et l’artillerie du camp, et un jour que l’on battait en brèche la ville de Boulogne, en Picardie, il vint un boulet de canon qui le coupa en deux. C’est ainsi qu’il perdit la vie, en 1544, à l’âge de trente-six ans.



Girolamo de Trévise, qui a été indiqué par quelques auteurs comme disciple de Raphaël, parce qu’il en imita quelquefois le style, n’en est pas moins nettement, par ses plus importants travaux, et par son éducation, un élève de l’école vénitienne. Ainsi, pour le moment au moins, nous n’ajouterons rien à sa biographie. Seulement nous ferons remarquer que son émigration, qui eut pour lui de si déplorables suites, correspond à ce grand mouvement, résultat de l’inquiétude, de la concurrence et du malaise, qui jeta hors de l’Italie tant