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Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/704

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le témoigne un dessin que nous conservons dans notre collection, et qui représente Jésus-Christ discutant dans le Temple avec les Docteurs.

Bartolommeo mourut à l’âge de cinquante-huit ans, après avoir été jalousé jusqu’à son dernier jour par Amico de Bologne, homme aussi fantasque dans son humeur que dans les peintures dont il a rempli l’Italie, et particulièrement la ville de Bologne où il séjourna le plus long-temps (3). Si ses études eussent été dirigées avec discernement et non au hasard, il aurait peut-être surpassé bien des artistes que nous plaçons au premier rang ; mais, d’un autre côté, telle est la puissance de la fécondité, qu’il est impossible de ne pas trouver au milieu d’un grand nombre d’ouvrages quelque morceau remarquable. Ainsi, parmi la multitude des productions d’Amico, on admire sa façade de la place des Marsigli où il représenta en clair-obscur, avec un rare talent, divers sujets historiques et un combat acharné d’animaux. Près de la porte da San-Mammolo, il peignit une autre façade, et, à San-Salvatore, il couvrit une frise de la grande chapelle d’ornements si extravagants, que l’homme qui aurait le plus envie de pleurer ne pourrait s’empêcher de rire de ces prodigieuses folies. Bref, il n’y a pas une église, pas une maison à Bologne, qui n’ait quelque barbouillage de sa main.

Amico laissa également de nombreux travaux à Borne ; et dans l’église de San-Friano, à Lucques, il décora une chapelle où, à côté des fantaisies les plus bizarres, on rencontre des pages dignes d’es-