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Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/731

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trait indiqué par les petits trous des piqûres, de façon que la poussière, passant à travers ces trous, marquait les traits du dessin en points noirs. Alors il gravait ses contours et ses lignes avec une pointe de fer qui, enlevant la couche blanche, laissait reparaître le mortier noir qui était dessous. Puis, quand il avait ramené en noir tout son fond, il se servait d’une teinte grise pour ombrer ses grotesques qui étaient restés blancs.

Les premières façades qu’Andrea fit en sgraffito furent celle des Gondi, à Ognissanti, et celle de Lanfredino Lanfredini, le long de l’Arno, entre le pont de la Santa-Trinità et celui de la Carraia. Il décora encore de cette sorte, mais dans un style infiniment plus hardi, plus large et plus riche, la façade de la maison d’Andrea et de Tommaso Sartini, qui est près de San-Michele sur la Piazza Padélia. Il peignit ensuite en clair-obscur la façade de l’église des Servîtes ; il chargea le peintre Stefano di Tommaso d’y figurer une Annonciation de la Vierge, et il exécuta lui-même les armoiries du pape Léon X entre les deux portes de la cour où Andrea del Sarto a laissé l’histoire de saint Philippe et celle de la Vierge.

Lorsque Sa Sainteté vint à Florence, notre artiste enrichit d’admirables grotesques la façade de Santa-Maria-del-Fiore pour le compte de Jacopo Sansovino, qui lui donna en mariage une de ses sœurs. Il couvrit aussi de magnifiques ornements le ciel du dais sous lequel Léon X fit son entrée dans la ville, et il représenta les armes du souverain pontife, et