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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/145

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vrier à la main était chose entendue. Et le bonhomme Vasari, qui pour sa part a tant remué de toiles et de pierres, et qui a recensé tant d’ouvrages, regarde avec intérêt, mentionne avec bonheur, les noyaux de pèche ciselés avec une élégance extrême (ce sont ses termes) par l’habile Bolonaise. Bien d’autres femmes aussi ont illustré nos villes, continue le narrateur ; d’ailleurs le poète ne dit-il pas que les dames excellent à tous les arts auxquels elles veulent s’appliquer ?

Quant à nous, bon Vasari, nous en sommes convaincus, et votre estimable galanterie ne nous semble pas troubler votre sens exquis, ni préjudicier à la gravité de vos paroles.

Et d’abord, pourquoi le culte de l’art, si culte il y a, et si l’art est un Dieu, n’aurait-il pas ses vierges consacrées, ses saintes prêtresses et ses pieuses desservantes, comme on ne lui refuse pas ses chastes oblats, ses prêtres rigides, et ses dévots néophytes ? Pourquoi rejeter brutalement au milieu des laïques les femmes qui se présentent prêtes à se vouer ? Craignez-vous de voir diminuer, par cette facile accession au sacerdoce, le nombre si considérable des tièdes adorateurs de votre idole ? Oubliez-vous combien les désirs frustrés causent de tumulte, et les vocations détournées, d’ennuis ? Prétendez-vous cacher que les imaginations ardentes et les âmes curieuses, en entrant dans les ordres de l’art, sont rafraîchies et satisfaites, et se délectent dans un ravissement immense, où toutes les souffrances et toutes les misères parviennent à s’étourdir ou à se