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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/162

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sent distraire du travail par les vains amusements du monde. Ainsi Lappoli abandonna presque entièrement son art pour se livrer aux plaisirs que lui offrit la maison de Ser Raffaello di Sandro, chapelain de San-Lorenzo, qui l’avait pris en pension. Ce Ser Raffaello, grand amateur de musique et de peinture, rassemblait dans ses salons de San-Lorenzo quantité de gens de mérite dont faisait partie le jeune Messer Antonio de Lucques, excellent musicien qui enseigna à Lappoli à jouer du luth. Ser Raffaello recevait aussi le Rosso et plusieurs autres peintres dont la société aurait pu être aussi utile qu’agréable à Lappoli, s’d n’eùt préféré se lier avec d’autres personnes étrangères à son art. Son ardeur pour la peinture se refroidit donc considérablement : néanmoins il allait parfois dessiner, soit d’après nature, soit d’après les fresques du Scalzo, avec son ami Pier-Francesco Rolticelli, élève d’Andrea del Sarto. Bientôt meme il se mit à peindre divers tableaux d’après Jacopo, quelques Madones de sa propre invention, et des portraits parmi lesquels on remarque celui de Messer Antonio da Lucca et celui de Ser Raffaello.

L’an 1523, la peste ayant éclaté à Rome, Perino del Vaga se réfugia à Florence, où il fut accueilli avec distinction par Ser Raffaello. L’étroite amitié que Lappoli ne tarda pas à contracter avec lui ranima son amour pour l’art, au point qu’il voulait suivre Perino à Rome, aussitôt après la peste. Malheureusement le meme fléau frappa Florence au moment où Perino venait de terminer en clair-obscur, pour