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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/168

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prirent au sérieux cette plaisanterie qui précéda la comédie de Messer Pollastra, dont la réussite fut telle, que l’an 1540, lorsque le duc Cosme et la duchesse Leonora vinrent à Arezzo, l’on en donna une seconde représentation sur la place de l’évéché avec de nouveaux décors du Lappoli. Les acteurs charmèrent le duc Cosme au point que, le carnaval suivant, Son Excellence les appela à Florence.

Après avoir achevé ses deux décorations qui furent très-admirées, Lappoli peignit en couleur de bronze une espèce d’arc de triomphe qui entourait l’autel de la Madonna-delle-Chiavi. Il travailla ensuite fort peu et vécut tranquillement de ses rentes à Arezzo, au milieu de sa femme et de ses enfants qu’il ne voulait plus quitter. Vers cette époque, il concourut pour obtenir la commande de deux tableaux dont l’un était destiné à l’église de San-Rocco, et l’autre au maître-autel de San-Domenico ; mais ses efforts demeurèrent infructueux, les dessins de Giorgio Vasari ayant réuni tous les suffrages.

Pour la confrérie de l’Ascensione, Giovanni Antonio représenta sur un gonfalon la Résurrection du Christ et son Ascension au ciel, avec la Vierge au milieu des douze apôtres. Il fit ensuite, dans le village de la Pieve, la Visitation de la Vierge et quelques saints à l’entour, et pour l’église de Santo-Stefano une Madone accompagnée de plusieurs saints. Ges deux tableaux sont supérieurs à tous ceux que Lappoli avait produits jusqu’alors, parce qu’il avait vu à son aise, chez Giorgio Vasari, un grand nombre de plâtres moulés sur les statues de Michel-Ange et sur l’antique.