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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/173

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lité, en les privant de la tournure magistrale et de l’habileté consommée des gens de Florence, sans cesse excités par la comparaison et la concurrence, leur donnent en revanche un certain air de modestie et d’exaltation intime qui a bien aussi son charme. Ce sont donc les moins célèbres, on le comprend, des maîtres de l’État florentin qui ont au plus haut degré cette sorte de prérogative, richesse pleine d’attrait, issue, non de leurs ressources, mais de leur dénùment. Les grandes renommées et les ambitieux caractères aboutissaient vite à Florence et y étaient par cela meme plus complètement absorbés par la donnée florentine. Ainsi, sans avoir la prétention de les signaler tous, les Spinello, les Lazzaro, les Domenico Pecori, les Matteo et les Antonio Lappoli, d’Arezzo ; les Luca Signorelli, les Tomaso Bernabei, les Turpino Zaccagna, de Cortone ; les Jacopo du Casentin ; les Antonio, les Gerino de Pistoia, les Zacchia jeune et vieux, de Lucques, ont dû mettre dans leurs œuvres le caractère particulier dont nous parlons. Si on descend quelques degrés encore de l’échelle des maîtres toscans, ce caractère sera plus manifeste. Les œuvres restées anonymes dans ces pays si incroyablement fournis d’images le font bien voir.

Cette sorte de distinction à faire entre les productions essentiellement florentines et celles de l’État florentin doit, suivant nous, donner à penser dans la question de la différence qui existe entre l’école de Sienne et l’école de Florence. Les causes qui différencient les œuvres du territoire et celles de la