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ANTONIO DA SAN-GALLO,

Que de grands princes laisseraient un nom illustre, s’ils voulaient consacrer une partie de leurs richesses à des entreprises qui, par leur beauté et leur utilité, exciteraient l’admiration et la reconnaissance du genre humain ! La création d’immenses et magni- fiques édifices , qui mettent en jeu tant d’intelli- gences diverses, et qui, une fois achevés, semblent défier les siècles, n’est-elle pas en effet le plus noble but qu’un prince puisse se proposer ? De tous les trésors dépensés par les anciens Romains , au comble de leur puissance, que nous reste-t-il? Des édifices qui leur assurent une gloire éternelle et que nous vénérons comme des choses saintes , comme les seules dignes d’étre imitées. La biogra- phie du Florentin Antonio da San-Gallo montrera clairement combien ces vérités furent vivement senties par plusieurs princes qui vivaient du temps de cet architecte.

Antonio était fils d’un tonnelier de Mugello, nommé Bartolommeo Picconi. Il apprit dans son enfance le métier de menuisier; mais, ayant entendu