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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/232

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études s’y élargirent. La fondation de l’Université, au douzième siècle, favorisa particulièrement l’exercice des miniaturistes. L’activité scolastique, dont Paris fut alors le principal centre, donna aux images une vogue immense ; aucun livre ne pouvait se passer de cet ornement populaire[1].

En Angleterre, les violents désordres, durant la seconde moitié du douzième siècle et au commencement du treizième, ne favorisaient guère les arts ; mais ils durent nécessairement fleurir un peu sous le règne d’Henri III, prince qui, malgré ses fautes et ses malheurs, se montra, à travers les vicissitudes de son long règne, leur protecteur intelligent. En conséquence, on trouve à la fois, dans certains monuments, la faiblesse et la décadence de la période précédente, et dans d’autres, au contraire, la plus excellente exécution, et, en outre, une beauté et une variété de tons qui ne sont alors égalées chez aucune autre nation. Les teintes rouges, brunes et vertes, sont particulièrement d’une finesse et d’une profondeur tout à fait remarquables ; partout le travail est précis et délicat[2].

  1. Voir, à la Bibliothèque Royale, un fragment d’une Bible in-folio (mss. lat., no 352) ; la liturgie et la chronique de la célèbre abbaye de Cluny, vol. in-folio de l’an 1188 (Saint-Martin, no 35) ; à la Bibliothèque de l’Arsenal, un Livre d’heures, petit in-folio (théolog. lat., no 165 B) ; et un manuscrit singulièrement précieux, dont les miniatures sont de la plus grande richesse et de la plus rare perfection ; on y lit ces mots d’une écriture ancienne : « C’est le Psautier à monseigneur saint Loys… lequel fut à sa mère. »
  2. Voir, à la Bibliothèque Royale, une Bible, 2 vol. in-fol. (mss. lat., no 58 et 56 B), de la seconde moitié du douzième siècle, surtout le premier