Aller au contenu

Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alexandre. Le Tribolo reprit un peu courage, et pour occuper ses loisirs se mit à modeler en terre toutes les statues de marbre que Michel-Ange avait laissées dans la sacristie de San-Lorenzo, c’est-à-dire, l’Aurore, le Crépuscule, le Jour et la Nuit. Ces copies furent si belles, que Messer Gio. Battista Figiovanni, prieur de San-Lorenzo, auquel le Tribolo avait donné celle de la Nuit, offrit cette figure comme une chose précieuse au duc Alexandre. Son Excellence en fit ensuite présent à Giorgio Vasari, qui la conserve aujourd’hui dans sa maison d’Arezzo avec d’autres objets d’art. Le Tribolo exécuta également une copie de la Vierge de Michel-Ange. Il la donna à Messer Octavien de Médicis qui l’entoura d’un superbe encadrement enrichi de colonnes, de corniches, et d’autres moulures dues au ciseau de Batista del Cinque. Grâce à la recommandation de Messer Octavien, le Tribolo fut chargé par Bertoldo Corsini, provéditeur de la forteresse que l’on construisait alors, de sculpter l’un des trois écussons qui, suivant l’ordre de son Excellence, devaient orner les boulevarts. L’écusson du Tribolo, soutenu par trois mascarons et accompagné de deux Victoires, fut terminé avec autant de soin que de célérité. Le duc en fut tellement enchanté, qu’il voua au Tribolo une vive affection.

Peu de temps après, le duc se rendit à Naples auprès de l’empereur Charles-Quint, pour se défendre des calomnies dirigées contre lui par quelques-uns de ses compatriotes. Il réussit à se justifier d’une manière si complète, que Sa Majesté lui accorda en