Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/369

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plaire par son humeur facile, enjouée et divertissante.

Cristofano était donc depuis quelque temps à l’école de Raffaello, lorsque le Rosso vint au Borgo, se lia étroitement avec lui et lui donna plusieurs de ses dessins (3). Doceno, qui jusqu’alors n’en avait vu que de la main de Raffaello, trouva magnifiques ceux du Rosso et les copia avec ardeur. Malheureusement il se laissa embaucher par quelques amis et interrompit ses études pour suivre une bande de soldats de Borgo et de Città-di-Castello, qui allaient, sous les ordres de Giovanni de’Turrini, capitaine des Florentins, combattre l’armée de l’empereur et du pape Clément qui assiégeait Florence. Il est vrai que Cristofano partit non moins avec l’intention d’étudier à son aise les chefs-d’œuvre de Florence qu’avec celle de batailler ; mais les choses tournèrent autrement qu’il n’avait pensé. Au lieu d’être préposé à la défense de l’intérieur de la ville, il fut envoyé hors des murs, par son capitaine Giovanni, dans les bastions de la montagne. Lorsque la guerre fut finie, entraîné par ses amis et par le désir de voir les sculptures et les peintures de Florence, Cristofano s’enrôla en qualité de soldat dans les troupes d’Alessandro Vitelli, auquel avait été confiée la garde de la ville. Ce seigneur, ayant eu un beau tableau de la main de Cristofano, pensa à l’envoyer avec Battista della Bilia, peintre et soldat, et avec un autre Battista, tous deux ses compatriotes, orner de peintures en sgraffito un jardin et une loge qu’il avait commencés à Città-di-Castello. Mais pendant que l’on travaillait à l’achèvement du jardin et de