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Cybèle, symboles de sa puissance sur terre et sur mer.

Le cabinet de Vienne possède un autre camée très-précieux, où l’on voit Rome et Auguste, un aigle impérial, Claude et sa famille, Ptolémée et Arsinoë.

Il faut encore citer parmi les grands camées, remarquables par la dimension de la pierre et la beauté du travail, l’Apothéose de Germanicus, du cabinet de Paris. Ce morceau précieux a été pendant près de sept cents ans chez les Bénédictins de Saint-Èvre de Toul : suivant la tradition de cette abbaye, le cardinal Humbert, religieux du meme ordre, l’avait apporté de Constantinople, sous le pontificat de Léon IX. Ce camée passait pour représenter saint Jean l’Evangéliste, enlevé par un aigle et couronné par un ange. Lorsqu’on eut découvert que c’était un sujet profane, les religieux l’offrirent au roi, en 1684. Il a été gravé et expliqué dans le premier volume des Mémoires de l’Académie des belles-lettres ; depuis ce temps on a pensé qu’il représentait l’Apothéose de Germanicus : cependant ce prince n’a jamais obtenu cet honneur ; mais il peut avoir été figuré ainsi allégoriquement, au temps de Caligula, son fils, à qui nous devons presque toutes les médailles des personnages illustres de sa famille.

La chute de l’empire romain entraîna celle des beaux-arts. La gravure en pierres fines surtout fut négligée pendant très-longtemps, ou du moins fut uniquement exercée par des ouvriers qui ne connaissaient que le pur mécanisme de leur profession.