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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/65

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Giorgio Vasari ayant parié de ces choses au duc Cosme, et Rayant supplié d’accorder à l’étude des beaux-arts les mêmes secours qu’à celle des belles-lettres, le trouva aussi disposé que possible à aider et à favoriser la nouvelle académie. Quelque temps après, les Servîtes signifièrent à la compagnie qu’ils ne voulaient point que leur chapitre servît à autre chose qu’à des inhumations et à des célébrations d’offices, et qu’ils ne souffriraient point que l’on imposât à leur couvent une servitude semblable à celle qui résulterait d’assemblées régulières. Vasari soumit cette difficulté au duc qui lui répondit qu’il avait déjà songé à donner à ta compagnie une vaste et commode installation. En effet, Son Excellence ne tarda pas à charger Messer Lelio Torelli de dire au prieur et aux religieux degli Angeli qu’ils eussent à céder à la compagnie le temple commencé dans leur monastère par Filippo Scolari, surnommé lo Spano, Les religieux obéirent, et même permirent gracieusement à la compagnie de tenir plusieurs fois ses séances dans leur propre chapitre.

Mais le duc, ayant appris que plusieurs religieux étaient très-irrités de ce qu’on leur enlevait leur temple, fit savoir aux académiciens qu’il ne manquerait pas de les pourvoir d’un autre emplacement, puisque les moines ne les recevaient qu’à contrecœur. Le seigneur duc ajouta que, pour prouver l’affection qu’il portait à l’académie, il s’en déclarait le chef, le guide et le protecteur, et qu’il créerait chaque année un lieutenant qui le représenterait dans toutes les occasions. Le révérend