Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/716

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vêque de Pise. Ce portrait est plein de beauté et de grâce. Il appartient aujourd’hui aux héritiers de Messer Noferi.

À cette époque était à Bologne un certain Maestro Biagio (11) qui, voyant s’augmenter chaque jour le crédit de Girolamo, commença à craindre d’être supplanté par ce rival. Afin de parer ce danger, il profita de la première occasion qui s’offrit à lui pour amener Girolamo à travailler en commun avec lui. Cette association fut préjudiciable non-seulement aux intérêts de Girolamo, mais encore à son talent ; car, entraîné par l’exemple de Maestro Biagio qui peignait de pratique et pillait ses dessins à droite et à gauche, il n’apporta plus aucun soin à ses ouvrages.

Vers ce temps, l’abbé Ghiaccino voulut faire décorer à Bologne la sacristie neuve de l’église de son ordre par un de ses moines qui avait déjà peint un saint Sébastien grand comme nature, dans le monastère de San-Michele-in-Bosco, hors de Bologne, un tableau à l’huile dans le couvent de Scaricalasino, et quelques figures à fresque à Monte-Oliveto-Maggiore, dans la chapelle dell’Orto-di-Santa-Scolastica. Mais Frate Antonio ne se sentit pas assez fort pour une semblable entreprise ou peut-être recula devant la peine qu’il lui aurait fallu se donner. Quoi qu’il en soit, il opéra de façon que les fresques de la chapelle furent données à Girolamo et à Maestro Biagio, qui représentèrent sur la voûte des anges et des enfants, sur les parois latérales des saints qui ne sont pas dépourvus de qualités, et sur la muraille