Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/753

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nelles, originales, et par conséquent diverses ? Cependant l’histoire et le sentiment persévérant des artistes ont toujours élevé au-dessus de la foule, si brillante qu’elle soit, certains hommes dont le génie eut le privilège de représenter distinctement certaines perfections. Le Corrége est un de ces hommes ; c’est, avec Michel-Ange, Raphaël, le Vinci et Titien, une des individualités les plus caractérisées de l’école italienne, comme le Poussin, Rembrandt et Rubens, Velasquez et Murillo dans les autres écoles.

Avant le Corrége, il y avait eu, comme partout, des artistes à Parme et dans ses dépendances. Au commencement du XIIIe siècle, on y peignait déjà des sujets d’histoire, suivant le père Affo. En 1260, on orna le presbytère de peintures fort remarquables pour le temps. Le XIVe et le XVe siècle fournirent plusieurs peintres, disciples, en général, des écoles voisines, du Francia, du Mantegna ou des Rellini. À la fin du XVe siècle, une famille bien célèbre depuis et bien nombreuse, la famille des Mazzuoli, jouissait à Parme d’une grande considération. Les Mazzuoli étaient trois frères : Michèle, Pierilario et Filippo, surnommé dell’ Erbetta. Cependant, le jeune Antonio Allegri, de Correggio, fut choisi pour exécuter les peintures de San-Giovanni et de San-Paolo. Après la coupole de San-Giovanni, terminée en 1624, une nouvelle école fut fondée.

Nous n’avons point à examiner ici le style du Corrége et de ses continuateurs[1] ; style admirable par la grâce et l’expression des figures, la science

  1. Voyez le commentaire sur le Corrége.