Aller au contenu

Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


FRANCESCO GRANACCI,

PEINTRE FLORENTIN,

Heureux les artistes qui, dès leur enfance, se trouvent liés par la parenté ou par l’amitié aux hommes que le ciel a doués d’un génie supérieur ! Quels précieux enseignements ne tirent-ils pas de l’exemple de ces maîtres éminents ! Quelle force ne puisent-ils pas dans une généreuse émulation !

Francesco Granacci, duquel nous avons déjà parlé (1), fut un de ceux que le magnifique Laurent de Médicis fit travailler dans ses jardins. Granacci était bien jeune encore lorsqu’il entra dans cette célèbre école. Il y rencontra Michel-Ange, et il apprécia si bien sa valeur, qu’il ne pouvait se résoudre à le quitter un seul instant. Il suivait ses conseils avec une soumission et un respect incroyables. Aussi Michel-Ange l’aima-t-il plus que tous ses autres ami, et lui confia-t-il plus qu’à aucun autre tout ce qu’il savait. Ils avaient été ensemble dans l’atelier de Domenico Ghirlandaio, où, parmi les élèves de ce maître, notre Granacci était regardé comme le meilleur dessinateur et le plus gracieux coloriste en détrempe : ce qui fut cause que Davide et Benedetto Ghirlandai réclamèrent son aide pour