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terminer le tableau maître-autel de Santa-Maria-Novella, que la mort de leur frère Domenico avait laissé inachevé. Ce travail fut très-profitable à Granacci. Il peignit ensuite dans le même style une foule de tableaux dont les uns se trouvent chez divers citoyens de Florence, et dont les autres ont été envoyés à l’étranger.

Granacci était très ingénieux et très habile à organiser les fêtes que l’on célébrait pendant le carnaval, à Florence. Le magnifique Laurent de Médicis le choisit toujours pour ordonner de semblables divertissements, et entre autres, le triomphe de Paul-Émile, où notre artiste déploya un tel luxe d’invention, que, malgré sa jeunesse, il reçut et mérita les plus grands éloges. Rappelons en passant que Laurent de Médicis lut le premier inventeur de ces mascarades qui représentent une action, et que les Florentins désignent sous le nom de canti.

Granacci travailla également aux magnifiques et somptueux appareils qui furent disposés l’an 1513, pour l’entrée du pape Léon X, sous la direction du savant Jacopo Nardi. Les Huit ayant demandé une brillante mascarade, Jacopo Nardi fit représenter le triomphe de Camille. Tout ce qui appartenait à la peinture, dans cette mascarade, fut conduit par le Granacci, de telle sorte que l’on ne pourrait imaginer rien de mieux. La canzone, composée par Jacopo Nardi, commençait ainsi :

Contempla in quanta gloria sei salita,

Felice alma Fiorenza ;

Poichè dal ciel discesa, etc.