Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/118

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quelques progrès dans son art, chargea le commissaire Tommaso de’ Nerli de le lui envoyer à Rome, dès qu’il aurait achevé une chapelle qu’il était en train de peindre à fresque pour les Olivetains de San-Bernardo. Le Nerli obéit ponctuellement aux ordres du cardinal. Giorgio partit donc pour Rome, où il n’eut rien de plus pressé que d’aller trouver Francesco. Celui-ci lui dit combien il était en faveur auprès du cardinal, combien il était heureux de pouvoir étudier à son gré, puis il ajouta : « Je suis content du présent, j’espère encore mieux de l’avenir ; car, outre le plaisir que j’aurai à te voir et à parler d’art avec toi, j’entrerai certainement au service du cardinal Hippolyte de Médicis, si un jeune peintre qu’il attend ne vient pas. » Giorgio savait bien que le jeune peintre que l’on attendait n’était autre que lui-même. Néanmoins il ne souffla mot, pour éviter la honte d’être démenti par l’événement, si par hasard le cardinal n’était plus dans les mêmes dispositions à son égard. Giorgio était à Rome depuis cinq jours déjà, lorsque enfin il songea à porter au cardinal une lettre que lui avait confiée Tommaso de’ Nerli. Francesco l’accompagna au palais, où ils aperçurent, dans la salle des Rois, Marco da Lodi, qui avait quitté la maison du cardinal de Cortona pour celle d’Hippolyte de Médicis. Giorgio l’aborda, et lui dit qu’il avait une lettre du Nerli adressée au cardinal, et qu’il le priait de vouloir bien la lui remettre. À peine Messer Marco avait-il répondu qu’il s’acquitterait sans retard de cette commission, que le cardinal apparut. Giorgio lui baisa les mains, lui