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ravissants. Il peignit ensuite un Christ montrant ses plaies à saint Thomas.

Ce tableau fut porté en France par Tommaso Guadagni et placé à Lyon dans la chapelle des Florentins.

À la prière de Cristofano Rinieri et du maître flamand Jean Rost, Salviati retraça en plusieurs scènes l’histoire complète de Tarquin et de Lucrèce. Ces sujets furent reproduits en tapisseries, tissues d’or, de soie et de filoselle, d’une beauté extraordinaire.

Le duc, qui déjà avait chargé maître Jean Rost d’exécuter en tapisserie, pour la salle des Deux Cents, l’histoire de Joseph, d’après les dessins du Bronzino et du Pontormo, commanda alors un carton au Salviati. Notre artiste représenta Joseph expliquant à Pharaon le songe des sept vaches grasses et des sept vaches maigres ; il apporta à ce travail tout le soin et toute l’application imaginable. La composition est riche et abondante, les figures sont variées et se détachent vigoureusement l’une de l’autre, le coloris est plein de fraîcheur et de vivacité, surtout dans les draperies et dans les habillements.

La beauté de ces tapisseries engagea le duc à introduire cet art à Florence. En conséquence, il le fit enseigner à quelques enfants, qui sont devenus de très habiles ouvriers.

Francesco est encore auteur d’une magnifique Madone à l’huile, qui orne aujourd’hui la chambre de Messer Alexandre, fils de Messer Octavien de Médicis.