Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/23

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instrument de musique. Il est facile, d’après ce morceau, de se former une idée de ceux qui ont été détruits. Également à propos de la venue de Léon X à Florence, Ridolfo Ghirlandaio fut chargé de décorer les appartements du pape qui touchent au couvent de Santa-Maria-Novella. Pressé par le temps, Ridolfo fut forcé de se faire aider. Il confia au Pontormo le soin d’orner de fresques la chapelle où Sa Sainteté devait, chaque matin, entendre la messe. Jacopo y figura un Père Éternel environné d’enfants, et une sainte Véronique tenant le saint suaire. Cet ouvrage, mené à fin avec une adresse extraordinaire, fut très-admiré. Jacopo peignit ensuite à fresque, dans une chapelle de l’église de San-Raffaello, derrière l’archevêché, la Vierge portant l’Enfant Jésus, accompagnée de saint Michel, de sainte Lucie et de deux autres saints agenouillés. Dans l’hémicycle de la même chapelle, il représenta le Père Éternel entouré de séraphins.

Maestro Jacopo, religieux de l’ordre des Servites, ayant prié le Pontormo de peindre la partie du cloître de son couvent, qu’Andrea del Sarto avait laissée inachevée, notre artiste se mit aussitôt à préparer des cartons. Mais, tout en travaillant pour la gloire, comme il avait besoin de travailler pour vivre, il fit en clair-obscur, au-dessus de la porte de l’hôpital delle Donne, entre la place de San-Marco et la rue San-Gallo, le Christ sous la figure d’un pèlerin donnant l’hospitalité à quelques femmes. Cette composition a été et est encore justement estimée par les connaisseurs.