Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/299

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Peruzzi et le Sansovino présentèrent des dessins. Le pape préféra celui de Sansovino qui, conformément au plan que l’on voit dans le second livre d’architecture de Sebastiano Serlio, avait projeté de placer une tribune à chacun des quatre angles de son édifice, et une plus grande au milieu. Tous les chefs de la nation florentine s’étant rangés à l’avis du pape, on commença à jeter les fondations de l’église, qui devait avoir vingt-deux cannes de longueur. Comme on voulait que la façade fût en harmonie avec l’alignement des maisons de la Strada Giulia, le terrain se trouva insuffisant et l’on fut forcé d’empiéter de quinze cannes sur le lit du Tibre, et d’établir une partie de la construction dans l’eau. Cet expédient, à cause de sa difficulté même, plut à beaucoup de gens ; mais il nécessita une dépense de plus de quarante mille écus, qui aurait payé largement la moitié de la construction des murs de l’église. Sur ces entrefaites, le Sansovino, en surveillant ses travaux, fit une chute et se blessa grièvement. Obligé de retourner à Florence pour se guérir, il laissa à Antonio da San-Gallo le soin de le suppléer. Malheureusement, la mort, en frappant Léon X, enleva à la nation florentine son principal appui, et l’exécution de l’église resta suspendue durant le règne entier d’Adrien VI. Enfin, Clément VII étant monté sur le trône pontifical, le Sansovino fut rappelé pour donner suite à la réalisation de son plan. Il se remit donc à l’œuvre, et entreprit en même temps le tombeau du cardinal d’Aragon et celui du cardinal Aginense. Sansovino