Aller au contenu

Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

si la hardiesse de sa couverture eût été due à un heureux coup du sort. Il n’y eut pourtant rien de semblable, et la seule part que la fortune ait eue dans de tels travaux fut la rencontre d’un homme capable de les entreprendre et d’y réussir. Galeazzo Alessi prouva, dans cette construction hardie, qu’il possédait au plus haut degré l’art de faire du grand, avec la plus grande économie de moyens.

Le plus long article n’épuiserait pas, s’il fallait n’en omettre aucune, les notions de tous les travaux d’Alessi, et de tous les monuments dont il enrichit Gênes et ses environs. Nous nous bornerons donc à citer la villa Pallavicini et la villa Giustiniani comme les plus remarquables compositions de notre architecte, en fait de maisons de plaisance.

Les chefs-d’œuvre dont Gaieazzo avait rempli la ville de Gênes attirèrent sur elle l’attention, et l’on pourrait dire l’envie des autres grandes villes d’Italie. Ferrare, Bologne, Pérouse, Milan, se disputèrent le droit de posséder le célèbre artiste et l’honneur de montrer quelques productions de son talent.

Sa réputation était arrivée au point que, de tous les pays, on lui demandait des projets et des dessins de monuments. Il en fit pour Naples et pour la Sicile. Il en envoya en Flandre et en Allemagne.

Mais Pérouse, sa patrie, devait avoir quelque témoignage de sa prédilection. D’après l’invitation du duc della Corgna, il construisit pour ce seigneur, sur le lac de Trasimène, un des plus vastes palais qu’on connaisse, et qui pourrait prendre rang parmi ceux qû’on destine à être des habitations royales. Le