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à la vie, à l’exception des yeux, des pieds et des mains qui sont encore glacés par le froid de la mort.

Pour les femmes de l’hôpital degl’Innocenti, Jacopo représenta sur un panneau d’une brasse et demie de dimension, l’histoire des onze mille martyrs condamnés par Dioclétien à être crucifiés dans une foret. Il introduisit dans cette composition un magnifique combat de cavaliers et plusieurs anges qui du haut des airs lancent des flèches contre les bourreaux ; autour de Dioclétien sont des martyrs qui marchent au supplice. Ce tableau, admirable dans toutes ses parties, est aujourd’hui conservé avec soin par don Vincenzio Borghini, directeur de l’hôpital et jadis intime ami de Jacopo (20). Le Pontormo répéta l’épisode du combat des martyrs pour Carlo Veroni, duquel il fit en outre le portrait.

Pendant le siège de Florence, il peignit également Francesco Guardi en costume de soldat, puis sur le volet de ce tableau il figura Pygmalion priant Vénus d’animer sa statue.

À cette époque Jacopo, qui depuis longtemps désirait, afin de vivre à sa guise, posséder une maison en propre, en acheta une dans la Via délia Colonna, en face du couvent des religieuses de Santa-Maria-degli-Angeli.

Après le siège de Florence, le pape Clément VII chargea Messer Octavien de faire achever les peintures de la salle de Poggio-a-Caiano. Le Franciabigio et Andrea del Sarto étant morts, l’entreprise fut entièrement confiée au Pontormo. Il prépara