Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/397

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espagnols désignent sous le nom de Juan Flamenco, peignait, de 1496 à 1499, dans la même chartreuse, deux tableaux que l’on y voit encore, et dont l’un représente plusieurs épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste, et l’autre l’Adoration des Mages[1]. M. de Keverberg, dans son livre intitulé Ursule, princesse britannique, d’après la légende et les peintures d’Hemling, et madame JoHanna Schœpenhauer, dans sa Vie de Jean van Eyck, pensent que, dans ce Juan Flamenco, il faut reconnaître Hans Hemling, qui serait allé finir ses jours en Espagne. Cette opinion n’est pas sans quelque vraisemblance, mais elle est loin d’être fondée sur des documents positifs. Peut-être ce Juan Flamenco est-il le même que Juan de Flandes, qui orna de quelques tableaux la cathédrale de Palencia. Au XVIe siècle, le nombre des peintres flamands qui s’établissaient en Espagne, ou ceux qui y séjournaient passagèrement, alla toujours en augmentant[2]. Cornille Vermeyen y suivit Charles-Quint en 1534. Deux autres Flamands, maître Pierre et Franz Krutet, vécurent à Séville de 1537 à 1548. Sous le règne de Philippe II, Michel Coxcie, Antoine Moor, Christophe d’Utrecht et Antoine Pupiler, travaillèrent à Madrid. À la même époque, Pierre Campana, Antoine de Bruxelles, et Fernand Sturm,

    Jesu Christi, Descensionem ipsius de cruce, quæ alias quinta angustia nuncupatur, et Apparitionem ejusdem ad matrem port resurrectionem. Hoc oratorium a magistro Rogel, magno et favioso Flandresco, fuît depictum. V. Fiorillo, Histoire de la peinture en Espagne, page 55 et suiv.

  1. Voyez Fiorillo, loco citato.
  2. Voyez Fiorillo, p. 62.