Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/40

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tâche mieux que notre artiste. Ce tableau, où la grandeur du dessin de Michel-Ange et le charme de Jacopo se trouvent combinés, fut très-admiré : aussi le signor Alessandro Vitelli, alors capitaine de la garde de Florence, en demanda-t-il au Pontormo une copie qu’il plaça dans son palais à Città-di-Castello.

La haute estime que le Pontormo avait inspirée à Michel-Ange, et la perfection avec laquelle il traduisait avec le pinceau les dessins de ce grand maître, engagèrent Bartolommeo Bettini à lui confier le soin de peindre une Vénus dont le Buonarroti lui avait donné le carton. Il destinait ce tableau à une chambre qui devait être ornée des portraits de tous les poètes et de tous les prosateurs toscans qui avaient chanté l’amour ; et déjà l’on y voyait Dante, Pétrarque et Boccace. Comme chacun sait quelle admiration excita la Vénus peinte par le Pontormo, il serait superflu d’en faire ici l’éloge.

En voyant les dessins de Michel-Ange, le Pontormo s’enthousiasma de telle sorte pour le style de ce noble génie, qu’il résolut de se l’approprier autant que possible. Il reconnut alors combien il avait eu tort de renoncer aux travaux de Poggio-a-Caiano, bien qu’il en rejetât la faute sur une fâcheuse infirmité dont il avait été attaqué, et sur la mort du pape Clément VII qui avait anéanti l’entreprise.

Jacopo ayant peint avec un rare succès le jeune Florentin Amerigo Antinori, le duc Alexandre lui commanda son portrait en grand. Pour plus de facilité, Jacopo commença par en faire un petit, où il